Apres avoir entonné les célèbres « Petit Papa Noël », « Mon Beau Sapin » et autres tubes de Noël, vous aurez peut-être envie d’explorer la musique de saison sous un autre angle, un peu moins conventionnel…
Je vous propose donc une sélection d’œuvres classiques de Noël, connues ou inattendues, à écouter sans modération.
L’incontournable Casse-Noisette de Tchaïkovsky
Le soldat du ballet Casse-Noisette de Tchaikovsky est devenu une véritable icône de Noël que l’on retrouve partout à travers le monde. Mais connaissez-vous son histoire ?
Le ballet Casse-Noisette se déroule un soir de Noël où la petite Masha (ou Clara, selon les versions) reçoit de son oncle un casse-noisette en cadeau. Lors d’une chamaillerie, le jouet est cassé, mais la petite fille en prend soin et le met à l’abri dans sa maison de poupées. Mais durant la nuit, tous les jouets s’animent et le casse-noisette se transforme en prince pour la sauver du roi des Rats ! C’est un véritable conte de fées… écrit à l’origine par Hoffmann.
Quant au ballet, créé en 1892, il est devenu un incontournable. Tchaikovsky en a même écrit une suite pour orchestre et une réduction pour piano. Et de nombreux extraits sont encore largement utilisés aujourd’hui dans la culture populaire.
La Symphonie des Jouets de Papa Mozart
Restons un instant dans le monde des enfants et découvrons la Symphonie des Jouets. Longtemps attribuée à Joseph Haydn, c’est en réalité Léopold Mozart, le père du petit génie Wolfgang qui l’aurait composée. On y retrouve un côté assez humoristique et décalé qui n’est pas étranger à la famille Mozart.
D’un point de vue musical, l’œuvre est assez simple dans sa composition : elle est en do majeur, avec des harmonies simples, des homorythmies et des phrases courtes qui se répètent, c’est une œuvre de divertissement.
Mais là où cette œuvre est singulière, c’est dans son orchestration : cette symphonie se joue avec un orchestre à cordes composé de violons I et II, de violoncelles,de contrebasses (pas d’alto… et non, ce n’est pas une blague) et de jouets, bien entendu ! Parmi ces jouets, on trouve des appeaux imitant le coucou ou la caille, un sifflet à eau pour le rossignol, une crécelle, une trompette à une note et un tambour pour enfant.
Corelli, la nuit de Noël baroque
Voici, avec Corelli (1653-1713), l’une des plus belles pages du répertoire Baroque pour célébrer les fêtes de fin d’année : le Concerto pour la nuit de Noël. C’est le 8ème et dernier concerto d’Église (Concerto grosso da chiesa) de son recueil de 12 concerti grossi (op. 6), qui porte l’inscription “Fatto per la notte di Natale”, c’est-à-dire “fait pour la nuit de Noël”.
Le concerto grosso, dont Corelli était spécialiste, permet de mettre en avant plusieurs voix concertantes, traditionnellement deux violons et un violoncelle, entourées par un orchestre à cordes pour les accompagner.
Ce concerto aurait été commandé par le cardinal Pietro Ottoboni et publié à titre posthume en 1714, illustre à travers sa pastorale finale les bergers venus rencontrer l’Enfant qui vient de naître.
L’Arbre de Noël de Liszt
Voilà une œuvre surprenante par sa simplicité de la part du virtuose. L’Arbre de Noël, composé entre 1874 et 1876 et modifié en 1881, est un ensemble de 12 courtes pièces presque contemplatives, qui peuvent faire écho aux Scènes d’Enfants de Schumann.
Dans la première pièce, intitulée “Vieille chanson de Noël”, à l’origine une œuvre chorale de Michael Praetorius, on peut entendre des cloches dès le début, qui sonnent la nuit de Noël, puis une mélodie qui n’est pas sans rappeler les chants de Noël.
La relative simplicité de l’œuvre est sans doute dû au fait qu’elle soit dédiée à sa petite-fille, Daniela, la fille de Cosima et Hans von Bülow. Peut-être voulait-il que cette œuvre soit abordable pour être jouée par des enfants ? En tout cas, c’est un beau cadeau de Noël pour Daniela !
Le Chant des Oiseaux de Casals
Issu de la tradition Catalane, le Chant des Oiseaux (El cant dels ocells en Catalan) est une chanson de Noël célébrant le jour de naissance de Jésus à travers les paroles des oiseaux. De l’aigle impérial au moineau, en passant par l’alouette, la mésange ou la perdrix, plus d’une trentaine d’oiseaux se réjouissent et répandent la nouvelle.
Pablo Casals a fait plusieurs adaptations de cette chanson traditionnelle chère à son coeur. Il l’a notamment interprétée devant le couple Kennedy à la Maison Blanche, mais également en 1971, lorsqu’il a reçu la médaille de la Paix des Nations Unies, à l’âge de 94 ans. Cette mélodie était pour lui un message universel de paix.
Bonnes fêtes de fin d’année !
Crédits photo :
Luke Seago, Pexels
Kurt Weigel, Unsplash
Giampaolo Mastro, Pixabay
Régine Tholen, Unsplash