Louise Akili & Dexter Goldberg : Faits pour s’entendre, une conversation amoureuse au piano
Dans le monde des rencontres musicales improbables, certaines histoires s’imposent comme des évidences. Celle de Louise Akili et Dexter Goldberg en est une. Pianistes tous les deux, mais issus de mondes que l’on oppose parfois un peu trop facilement — musique classique pour elle, jazz pour lui — ils signent avec Faits pour s’entendre un album à la croisée des esthétiques, des sensibilités… et des cœurs.
Dès la pochette, illustrée par Benjamin Chaud, le ton est donné : deux corps enlacés, partagés entre tendresse et malice, lovés dans les courbes d’un piano. Plus qu’un clin d’œil graphique, c’est une métaphore filée de leur projet musical. Car il s’agit bien ici d’un dialogue amoureux, à la fois entre deux personnes et entre deux traditions musicales.

Un piano pour deux
La singularité de Faits pour s’entendre réside dans ce choix audacieux : un seul piano pour deux interprètes. Plutôt qu’un duel de claviers, Louise et Dexter ont opté pour l’intimité d’un instrument unique, qu’ils se partagent tour à tour en solo, ou à quatre mains. Une contrainte logistique ? Non : un levier de créativité. Leurs échanges deviennent presque chorégraphiques. Louise, formée à la danse, n’hésite pas à introduire un langage corporel dans leur jeu scénique. On se bouscule, on se frôle, on se rejoint. On s’écoute… et on s’entend.
Sur scène, cette mise en commun prend une dimension théâtrale. Le jeu à quatre mains trouble l’oreille : qui joue quoi ? Où commence le classique, où s’ouvre le jazz ? La réponse est dans l’écoute. Et dans la confiance mutuelle.
Madame Classique & Monsieur Jazz
Ce qui pourrait n’être qu’un slogan devient une clef de lecture de l’album. Louise Akili, issue du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP) et distinguée par de nombreuses institutions musicales, défend ici un répertoire classique centré sur la mélodie. Pas de relectures savantes ni de prouesses techniques gratuites : elle choisit des pièces « qui parlent tout de suite au cœur ».
En miroir, Dexter Goldberg, également diplômé du CNSMDP — mais autodidacte au piano — compose dans un esprit d’écho. Il ne « jazzifie » pas les pièces classiques : il y répond. Il réinvente des parties, des rythmes, et donne ainsi naissance à de nouvelles compositions. On entend ici la maturité d’un musicien déjà reconnu sur la scène jazz française (notamment avec Caliboudja, sorti chez jazz&people en 2023).
Un enregistrement au cordeau
En décembre 2024, Louise et Dexter enregistrent l’album en trois jours, sur un piano d’exception : le Steingraeber&Söhne Grand Concert de la Salle Gaveau. Un instrument d’une rare expressivité, dont la sonorité chaleureuse épouse à merveille leur projet. Le résultat ? Plus qu’un disque, une invitation à écouter profondément, à tendre l’âme vers l’autre et à accueillir ce qui nous semble distant… pour s’entendre !
Une sortie à ne pas manquer
Pour célébrer la sortie de l’album, Faits pour s’entendre sera présenté en concert le 25 juin au Studio de l’Ermitage (Paris 20e). Une salle qui se prête parfaitement à l’univers singulier du duo, à la fois intimiste et ouvert sur le monde. Ceux qui ont déjà eu la chance de les voir sur scène le savent : au-delà de la virtuosité, c’est l’émotion qui guide leur démarche. Et une grande générosité. Ce concert sera l’occasion de découvrir un programme où les œuvres classiques (Debussy, Ravel, Satie…) interprétées par Louise Akili trouvent un prolongement naturel dans les compositions originales de Dexter Goldberg. À la croisée des chemins, Faits pour s’entendre invite à l’écoute de l’autre, à la curiosité, à la transmission. Et rappelle, avec finesse, que la musique est avant tout une affaire de lien.
🎹 Louise Akili & Dexter Goldberg — Faits pour s’entendre
📅 Concert de sortie : mercredi 25 juin 2025, ouverture des portes à 20h00, concert à 20h30
📍 Studio de l’Ermitage : 8 rue de l’Ermitage, Paris 20e
🎫 Infos et réservations : https://www.billetweb.fr/louise-dexter
ℹ️ https://www.louise-dexter.com/
Crédits photo :
Illustrations : Benjamin Chaud
Photos : Giota Efremidou