Notes de Musicien

Les 5 avantages de la pratique d’ensemble

1. L’aspect rythmique

Jouer en rythme tout seul, c’est une qualité ; à plusieurs, c’est une nécessité ! La pratique collective demande en effet une grande précision rythmique. Pour que l’œuvre puisse être exécutée de manière juste et précise, chaque rouage de ce vaste mécanisme doit être au bon tempo. C’est, en partie, le rôle du chef d’orchestre de veiller à cette mise en place, mais, au sein de chaque pupitre, tout le monde doit prendre sa part de responsabilité. Comment ? Par exemple :

  •  en comptant mentalement le nombre de mesures de silence quand on ne joue pas pendant un moment,
  • en suivant la direction du chef, sans avoir la tête uniquement plongée dans sa partition. Il est possible de faire les deux simultanément grâce à la vision périphérique,
  • en anticipant les attaques pour éviter les départs imprécis,
  • en veillant à garder un tempo stable, ni ralenti, ni accélération,
  • en suivant attentivement le premier musicien de son pupitre, qui est une sorte de courroie de transmission entre le chef et ceux qui sont plus loin, derrière lui… 

Avoir du rythme, c’est avant tout savoir jongler avec les diverses composantes du temps : la pulsation, la subdivision, la carrure, le rubato, le geste musical, etc. Ces composantes sont étroitement imbriquées ; néanmoins, chacune possède sa logique propre et sa spécificité ”, écrit Xavier Gagnepain dans son ouvrage Du musicien en général… au violoncelliste en particulier.

L’apprentissage de toutes ces composantes est complexe, parfois long, mais la pratique orchestrale permet d’améliorer considérablement son niveau sur ces questions.

2. L’aspect harmonique et l’oreille polyphonique

Jouer collectivement, c’est aussi être capable de s’écouter soi-même tout en écoutant les autres, ce qui permet d’ajuster son jeu à l’ensemble. Cela peut paraître compliqué au début, mais au fur et à mesure, cette oreille polyphonique se développe et le plaisir qui lui est associé est décuplé ! Parfois, un musicien peut être dérangé par le fait de ne pas s’entendre jouer, au sein d’une vaste masse sonore, c’est notamment le cas des instrumentistes à cordes qui sont plus nombreux au sein d’un même pupitre… mais là encore, il s’agit de réflexes et de repères à acquérir. 

La pratique orchestrale permet aussi souvent de travailler les nuances piano. Il faut chercher à avoir un joli son, propre et rond, malgré la nuance imposée… Tout le monde ne peut pas jouer fort tout le temps, ce serait la porte ouverte à la cacophonie la plus totale ! 

Heureusement, à certains endroits précis de la partition, il est recommandé de jouer plus fort, notamment lorsque son instrument a un rôle mélodique majeur. Parmi ces moments très attendus par tout  musicien d’orchestre, le relais de timbre et le contre-chant figurent en effet en bonne position ;  aucun instrumentiste ne peut résister à leurs envoûtements… 

Le relais de timbre consiste à entendre le thème joué par un autre instrument puis à prendre le relais pour poursuivre la mélodie, cette impression de continuité et cette envie de faire chanter son instrument à ce moment précis est très agréable. 

Le contre-chant, consiste, lui, à contrepointer un thème sous la mélodie principale qui est, elle, exécutée par un ou plusieurs autres instruments. On ne joue plus après mais simultanément… Cette superposition est aussi un moment fort au sein d’une page orchestrale.

3. Trouver sa place au sein d’un collectif, les interactions avec d’autres homo musicus !

L’orchestre nous impose également de trouver sa place au sein d’un collectif, en tant qu’individu. Tout comme la voix de son instrument s’insère dans un vaste ensemble, notre caractère, notre tempérament, notre humeur du moment, nos connaissances doivent s’articuler avec les autres personnes qui partagent, le temps d’une répétition ou d’un concert, une forme de proximité. 

La pratique collective, c’est l’apprentissage de l’écoute, du respect, de la patience (Qui n’a jamais eu l’impression, à la sortie d’une répétition, d’avoir passé 99% de la séance à écouter les autres travailler et 1% à pouvoir jouer ?!) Écouter autrui, découvrir les problèmes techniques que rencontrent les autres instruments, régler patiemment la justesse d’un passage délicat harmoniquement, passer rapidement du statut d’auditeur à celui de musicien qui doit immédiatement répondre à la sollicitation du chef, maintenir une concentration sur la durée, apprendre à travailler en divisant les difficultés, comprendre l’intérêt pédagogique de l’alternance entre les répétitions par petits groupes (partiels) et les tutti… Tout cela forge le musicien autant que l’individu ; cet apprentissage du vivre ensemble (fondement du créer ensemble) est extrêmement précieux, notamment chez les enfants et les adolescents.

4. La découverte d’un vaste et riche répertoire

L’orchestre, c’est, enfin, la découverte d’un répertoire d’une incroyable diversité :

De la musique baroque à la musique d’aujourd’hui, de la musique sacrée à la musique profane, de la musique instrumentale à la musique avec chœur et/ou solistes, le terrain de jeu est immense. Avec la pratique collective, donc, l’horizon des possibles s’élargit. Une œuvre jouée est une œuvre mémorisée ; l’orchestre, de ce point de vue, est un formidable accélérateur de culture musicale ! 

À vous de jouer !

Si vous êtes d’humeur joueuse, essayez les quiz de culture musicale, en famille ou entre amis, nul doute qu’ils égayeront intelligemment vos soirées de couvre-feu :

Pour vous aider à démarrer, voici un indice : Wolfi a mis son bonnet de nuit :

Vous êtes bien installés et avez envie de poursuivre ce moment ? Ce second blind-test est davantage orienté sur le répertoire symphonique :

Plus difficile, mais extrêmement stimulant pour les plus joueurs d’entre vous, ce dernier lien vous permettra de finir en beauté !

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