Vous avez reconnu ce thème ? Grande première dans Notes de musiciens, nous analysons en détails, pour vous, une œuvre du répertoire ! Pour commencer cette nouvelle série : le boléro de Ravel. Rendez-vous, donc, en 1928.
Contexte : du ballet à la version de concert
Le Boléro de Maurice Ravel est une musique de ballet pour orchestre composée en 1928 et créée le 22 novembre de la même année à l’Opéra Garnier par sa dédicataire, la danseuse russe Ida Rubinstein. L’œuvre plaît alors tellement au public qu’on la donne ensuite en version dite « de concert », c’est-à-dire juste pour la musique ! Entêtante. Hypnotique. Fascinante.
Un simple exercice devenu un tube absolu
Ravel disait que son boléro était une simple étude d’orchestration, un exercice… Émile Vuillermoz explique aussi que « dans le Boléro, Ravel semble avoir voulu transmettre à ses cadets une sorte de manuel d’orchestration, un livre de recettes leur apprenant l’art d’accommoder les timbres… ». Œuvre didactique, œuvre pédagogique ? Certainement. Il n’en reste pas moins vrai que le boléro a connu en quelques mois un succès planétaire ! Et c’est certainement l’art de la variation des timbres au sein d’une répétition rythmique qui plaît au plus grand nombre : le rythme ne change pas, les instruments, si ! Décryptage.
La forme du boléro et son rythme caractéristique
Toute l’œuvre repose ainsi sur un rythme de danse. À 3/4, cette cellule rythmique comporte deux mesures, la seconde étant une répétition de la première avec une variation minime dans le troisième temps :
Le Boléro tire donc ses éléments de variation de 3 éléments principaux :
- des effets d’orchestration
- d’un lent crescendo
- d’une courte modulation en mi majeur.
D’un seul mouvement, long de 340 mesures, il est divisé par Ravel en dix-huit sections numérotées : de 1 à 18. Facile, pour se repérer !
Et la mélodie dans tout cela ?
La mélodie comprend deux thèmes de seize mesures, divisés en un antécédent (première partie) et un conséquent (deuxième partie) de huit mesures chacun ; un format très classique !Nous sommes en do majeur. La mélodie, conjointe et syncopée, commence sur la tonique, descend d’abord en arabesque sur la dominante, puis, repart sur ré (deuxième degré) et redescend en ligne sinueuse vers la tonique grave :
Le thème B a la même structure que le thème A, mais il est beaucoup plus altéré. Le climax – comprenez le sommet dramatique, le summum de l’émotion – est atteint dans l’antécédent, avec la répétition insistante, neuf fois consécutives, de la même note.
On le danse, oui ou non, ce boléro ?
De nombreux chorégraphes ont souhaité danser sur cette œuvre, notamment Maurice Béjart (1927-2007) en 1961. Tout simplement fascinant :
On retrouve aussi le boléro dans de très nombreux films, des séries et même des jeux vidéo ou dans certaines cérémonies de clôture des Jeux Olympiques… Amusez-vous à le retrouver !
Rédactrice : Calamus Conseil